dimanche 30 octobre 2011

Forge et roof

A la forge, mise en forme des colliers de maintien du gui (la baume, comme je viens de l'apprendre sur un superbe blog consacré aux voiliers de tous styles http://tradboats.blogspot.com/).
Une boucle identique prolongera le gui et viendra se positionner entre ces deux ci, lestrois boucles étant reliées par un gougeon amovible, comme une énorme "charnière" pour permettre la rotation de la voile autour du mât.

Il reste encore à les ajuster. Mais ce sera lorsque j'aurai "recuperer" l'usage de mon coude droit qui n'a pas aimé le premier coup de marteau du matin...

Un peu plus d'acier et un peu plus de bois égaleemnt.




Le roof prend forme.



Vue de l'arrière à tribord



Vue de l'arrière au poste du barreur





Vue de la proue vers la poupe au niveau du pont



La même vue un peu plus haute




Plus j'avance et plus je me dis que ce bateau n'ira pas que passer les écluses ici ou ailleurs.







Over the shores


















Les traces dans les vagues

"Ce sera probablement un matin, à l'aube naissante.

Je souhaite qu'il y ait un brouillard, un de ces brouillards d'hiver qui masque pour quelques heures le soleil que l'on devine éclatant dans un azur parfait. Je souhaite qu'il fasse froid de cet air sec qui se brise d'un coup comme la glace encore fine sous le pas qui va fermement. Je souhaite que l'eau s'ouvre délicatement sous l'étrave, dans le silence d'un alentour endormie.
Je quitterai l'amarre pour me glisser dans le courrant trés lent qui pourtant conduit à l'océan.

Je respirerai l'air frais à plein poumons laissant derrière moi le poids des necessités et celui des contingences, les lourdeurs de l'ordre et celles des obligations.
Je reprendrai une trés ancienne route esquissée à l'aube d'une vie, celle qui tourne le dos au monde des constructions dérisoires et des avenirs préfabriquées.
Je me glisserai dans l'abîme de l'oubli de ce qui n'a pas été et dans ce silence je traverserai les blessures jamais cicatrisées, ces ouvertures vers le néant qui ont aspiré l'oxygène de mes veines.
Et lorsque le soufle sera au rendez vous des tumultes et des quiétudes, en vagues ourlées ou déchiquetées, alors je saurai que plus rien, en dehors de ce que je peux atteindre, ne viendra me contraindre."

C'est un début. La suite avance sur la feuille blanche en ondulations hachées ou sereines.
Il y est question de bateau et de destin.

mardi 18 octobre 2011

Le mât

Je me suis dit "quand tu auras fait le mât, il y aura comme un air de ligne droite qui se profile". Je verrai bien si cela est vrai.


Délignage des "poutres" de pin douglas.



Collage (en contre) des éléments




Essai de dressage de deux faces à la main. Travail physique. La doloire se manie pourtant bien. Les anciens avaient la santé et leur notion du "temps à passer" était sans doute bien différente de la notre.

(l'image est bien d'octobre, il gelait matin)



Combien étaient-ils sur un chantier comme celui-ci ? 6 ou 7 sans doute.


Ce n'est pas un exploit de travailler seul; ce serait un non-sens si ce n'était pas un choix. Mais est-ce un choix ? Sans doute; celui que produit la modernité et l'incapacité à s'y résoudre.


Rabattage des arêtes avant la mise au "rond":




Mise au rond à la varlope electrique et finition à la ponceuse orbitale. Puis usinage d'une rainure technique pour le passage des câbles d'alimentation des feux de position et de l'antenne radio/GPS.
Et voilà. Longueur du mât: 7.8 m, section carrée de 14 cm à la base et section circulaire de 10 cm au sommet. La voile sera une voile à corne de 28 m2 avec vergue (à faire) et bôme (faite).

Ferrures: fixation des haubans en tête de mât, fixation en rotation de la baume, cerclages de capelage de la voile.

Accastillage: toute la série des caps de moutons et palans necessaire à la manoeuvre (hisser la voile et sa vergue, orienter la voile etc). De quoi nourrir bien des reflexions.


Finalement la ligne droite est aprés le col. Mais le vent souffle sur mon rêve.




Montage des cadènes

Les cadènes sont montées:



Elles vont recevoir les caps de moutons qui permettront la tension des haubans.

mardi 4 octobre 2011

La forge



Les outils sont dans le Land pour le chantier en cours (http://hucherie.unblog.fr); difficile de lancer un chantier bois pour quelques heures du samedi. C'est étonnant et assez frustrant de se dire que l'on passe presque tout son temps à travailler pour gagner de l'argent pour acheter des choses qui sont bien souvent inutiles ou que l'on pourrait faire soi même. C'est sans doute pour cette raison que ce rêve prend corps; donc un peu de forge.


Un plat de 10 mm x 50 mm d'acier plié quatre fois pour réaliser un cerclage des jumelles (les pièces métalliques qui permettent de coucher le mât tout en le reliant à la pièce de bois qui plonge vers la quille, l'épontille). Deux identiques ont été réalisées.





Les jumelles sont constituées de deux pièces soudées (même sections que les cerclages) sur toute leur longueur et les extrémités ont été arrondies à la forge.






J'ai essayé la forge avec des chutes de chênes (par manque de charbon... comme quoi !); la chauffe est plus douce, plus controlable. Ce travail est saisissant, l'acier se plie selon ce que l'on souhaite et lorsque le métal est plongé dans le bain d'eau et d'huile, le frémissement de la matière que l'on ressent et que l'on entend est comme un chant qui serait souffrance pour une naissance d'autre chose.


Merci à ceux qui viennent ici par plaisir ou curiosité. Pour vos messages et votre présence lointaine-prochaine.


Merci à Sly, Wedell, Yapadélis, Captain jo, Pilote de Bord, Mirmilly, Jibi, l'ancien de l'Ile aux Moines (et j'en oublie, pardonnez moi) de Bateaubois.com. Merci à Seb, le seul ingenieur rêveur que je connaisse. Lorsque je passe le long de la coque en partant le matin et en rentrant le soir, j'ai une pensée pour ceux qui n'ont pas hésité à tendre la main. C'est le monde que j'aime.