dimanche 30 octobre 2011

Les traces dans les vagues

"Ce sera probablement un matin, à l'aube naissante.

Je souhaite qu'il y ait un brouillard, un de ces brouillards d'hiver qui masque pour quelques heures le soleil que l'on devine éclatant dans un azur parfait. Je souhaite qu'il fasse froid de cet air sec qui se brise d'un coup comme la glace encore fine sous le pas qui va fermement. Je souhaite que l'eau s'ouvre délicatement sous l'étrave, dans le silence d'un alentour endormie.
Je quitterai l'amarre pour me glisser dans le courrant trés lent qui pourtant conduit à l'océan.

Je respirerai l'air frais à plein poumons laissant derrière moi le poids des necessités et celui des contingences, les lourdeurs de l'ordre et celles des obligations.
Je reprendrai une trés ancienne route esquissée à l'aube d'une vie, celle qui tourne le dos au monde des constructions dérisoires et des avenirs préfabriquées.
Je me glisserai dans l'abîme de l'oubli de ce qui n'a pas été et dans ce silence je traverserai les blessures jamais cicatrisées, ces ouvertures vers le néant qui ont aspiré l'oxygène de mes veines.
Et lorsque le soufle sera au rendez vous des tumultes et des quiétudes, en vagues ourlées ou déchiquetées, alors je saurai que plus rien, en dehors de ce que je peux atteindre, ne viendra me contraindre."

C'est un début. La suite avance sur la feuille blanche en ondulations hachées ou sereines.
Il y est question de bateau et de destin.

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