jeudi 22 décembre 2011

Les travailleurs de la mer

Aujourd'hui, les marinas qui défigurent les côtes sont remplies de coques en plastoc qui ne sont même pas, pour l'immense majorité (95 % des bateaux naviguent moins de 10 jours par an) au bateau ce qu'est la résidence secondaire à la maison familiale. Le bateau, comme le monde, a changé de visage.


Alors ce soir, pour cette nuit de solstice, juste un mot pour ceux qui sont en mer non par plaisir mais parce que c'est leur "devoir" d'homme.

La plus longue nuit.

Nos bateaux ne sont que les élongations de ceux que d'autes ont construit et manoeuvré parce que la mer etait la source de leur vie et parfois (et souvent) aussi leur linceul d'eternité.

Charpentiers, calfats, marins pêcheur, marins au long cours, tous les humbles qui ont fait ce que sont nos bateaux. Je lève mon verre à vos vies.

jeudi 8 décembre 2011

Des bateauboisiens

Il y a le Selenor de Sly, le Tanto de SVS, le Tiknot d'Alien, de Mirmilly et de Pilote de Bord, le Pointe D'ail de Jibi, le N 700 de Jean Didier et un autre dont j'ai oublié le nom de Padélis et puis encore tous ceux que j'oublie, ceux qui passent entre les mains de Wedel et ceux que j'ignore, oui bien sur l'étrange bateau de Captain Joe et celui, en acier, c'est vrai de cet autre fameux pirate qui hante les quais de Seine.

Tous, les hommes, ont en commun, sans se le dire, sans se l'avouer, d'avoir répondu à la question: pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien. Et la réponse est celle de la pure philosophie: se donner les moyens d'aller le plus lentement possible vers un ailleurs où on ne serait pas aller rapidement.

La construction d'un bateau, ou sa restauration, répond à toutes les questions existencielles.
- Il y a le monde, là, et il y a un être qui est une existence unique pour l'eternité (puisqu'aucune autre ne sera identique ou n'a été identique), la seule d'ailleurs qui soit sinon compréhensible sinon perceptible
- Il y a la pensée et l'acte ou la correlation des deux
- Il y a la matière et l'esprit ou la symbiose des deux
- Il y a le mythe et la rationnel, "dual et non duel" comme le dit Jerphanion.

D'autres passions peuvent partiellement s'inscrire dans ce registre, mais pas au point où la joie est si proprement liée aux risques (peut être ceux qui construisent leur propre avion...) et où le temps de la patience puisse être si lié à celui de l'ephémère plaisir du flot qui vient, au prés serré, affleuré la tonture du plat bord.

Je souhaite qu'à bord d'Elendil le rôle d'équipage soit un jour celui de tous ces hommes qui m'ont aidé à mettre au jour cet acte de "philosophie" qui est celui de construire un bateau.

dimanche 4 décembre 2011

Isolation thermique


Après le goudronnage des chants des virures à l'intérieur de la coque (pas simple pour les virures les plus hautes, cela s'est achevé par le transfert du goudron liquide de la casserole vers le chant de la virure par une goulotte en zinc ... et cinq superbes cloques de brûlure à la main gauche...), mise en place d'une isolation thermique.


Les plaques de liège (1 m x 0.50m x 3 cm) sont présentées en place pour relever le tracé des découpes à réaliser puis découper à la scie sauteuse et installées.

Les plaques sous le pont sont vissées (vis + rondelle large de carrossier), les plaques de vaigrage (contre les membrures) seront fixées par des lattes souples vissées aux planches de rive du plancher de fond solidaires des membrures (les autres planches restent amovibles).

Essai envisagé: composer un mastic de bouchage et jointoyage en mélangeant les sciures de liège avec de la colle néoprène liquide. Affaire à suivre.